La Commission de Renouvellement Urbain
La Commission de Renouvellement Urbain a tenu le 30 mai sa réunion de clôture de l’étude dite « pré-opérationnelle ».
Le Cabinet en charge de cette étude a présenté à la Communauté de Communes la synthèse de ses travaux, intitulée « Un plan d’action pour Joigny et le Jovinien » , décliné en cinq parties :
- Déroulement de l’étude en rappelant que la démarche s’est voulue participative avec les habitants et acteurs du territoire.
- Enjeux et stratégie globale dont l’idée générale est de construire un projet partagé par tout le territoire communautaire, de pérenniser et conforter un centre ville pour tous.
- Orientations pour la CCJ : il s’agit là essentiellement d’accompagner l’amélioration des logements dans le cadre d’un plan d’intérêt général (PIG), mobilisant des financements de l’ANAH, tout particulièrement pour les ménages à revenus modestes.
- Orientations pour la Madeleine : elles sont centrées sur la revalorisation de la place Colette et sur une meilleure liaison du quartier avec le reste de la ville.
- Orientations pour le Centre ville : l’ampleur de la dégradation du centre ancien ayant été dûment cartographiée, le plan recense les besoins de rénovation et de restructuration du patrimoine bâti dans le but de l’adapter aux normes d’habitabilité d’aujourd’hui. À cet effet, il propose des étapes et des priorités dont la réalisation dépendra des financements obtenus.
Le plan d’action met en avant divers dispositifs juridiques et financiers permettant à la fois d’accompagner les propriétaires privés dans le montage et la réalisation des opérations de rénovation et de constituer des outils d’intervention pour la puissance publique.
Des chiffrages indicatifs ont été fournis, en nombre de logements à rénover et en coût global, selon une grille de priorisation.
Pour les propriétaires privés, étant donné la complexité des dispositifs et des règlementations en vigueur, il est prévu une assistance pour le montage technique, juridique et financier des dossiers de rénovation.
À ce jour, voilà pour le constat.
On aimerait pouvoir dire comme l’Yonne Républicaine l’a titré le lendemain de cette présentation, que « Le futur visage de la ville se dessine ». Mais, en dépit du travail documenté qui a été réalisé, il reste encore beaucoup de points à clarifier, notamment quel sera le montant des financements dont la Ville et la CCJ vont disposer pour passer au stade opérationnel sur les différents registres d’intervention et selon quel calendrier.
À ce stade de notre information, les espérances initiales ne seront probablement pas toutes tenues. En tout état de cause, il manque une vision globale du devenir de la ville.
Les négociations en cours avec les instances régionales et nationales concernées devraient permettre de préciser tout cela d’ici le mois de septembre.
A cet effet, nous envisageons la tenue fin septembre d’une réunion d’information de nos membres dont la date sera arrêtée prochainement.
L’insertion de notre ville et de son territoire dans le Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU) est incontestablement un élément hautement positif. Mais si l’on veut définitivement enrayer son déclin et bannir ce terme des commentaires qui sont faits à son sujet, le renouvellement du bâti urbain ne saurait être la seule réponse ; il doit s’accompagner d’un renouvellement sociologique, d’une revitalisation économique, d’un développement du tourisme et d’un renouvellement du regard que l’on peut porter sur la ville et son attractivité.
Or, à cet égard, il manque dans le plan qui nous a été présenté une réflexion sur deux axes essentiels : la régénération d’une activité commerciale de centre-ville et la mise en valeur de son remarquable patrimoine comme élément fort de son attractivité et de sa revitalisation économique, culturelle et touristique.
Ville d’art et d’histoire, Joigny dispose d’un potentiel de développement culturel et touristique, économique et social évident qu’il faut mobiliser en le focalisant sur des actions emblématiques aptes à donner à la ville une identité forte, génératrice d’attractivité et de fierté retrouvée.
La réussite du projet requiert une vision globale de l’action patrimoniale, culturelle, économique et touristique impliquant un volontarisme sans faille dans la mise en œuvre des moyens disponibles et un engagement collectif dépassant les clivages politiques et les intérêts à courte vue. C’est à l’évidence une action de longue durée nécessitant de conjuguer efficacement l’action des acteurs publics et privés.
C’est, depuis la création de l’Association en 2014, la ligne d’action que nous nous sommes fixée et que nous entendons poursuivre dans les années à venir.
Pierre Vajda
Président de l’AJORCA