Assises de l’association « Centre-Ville en mouvement »
Assises de l’Association « Centre-Ville en mouvement [1] » tenues à Dijon les 3 et 4 juillet 2014
Quelques idées glanées au fil des séances plénières et des ateliers spécialisés concernant l’avenir du commerce en centre-ville.
Par Pierre Vajda, Président de l’AJORCA
- Considérations générales
- La problématique de la lutte contre le dépérissement du commerce de centre-ville est absolument générale et concerne toutes les villes moyennes, y compris les capitales régionales. Mais la situation se dégrade plus vite dans les petites agglomérations.
- Ce dépérissement n’est pas une fatalité ; le commerce physique et indépendant n’a pas disparu mais il doit s’adapter à l’évolution du commerce et à celle des comportements de consommation.
- Facteurs positifs
- La remise en cause du tout automobile
- Le regain d’intérêt pour la proximité et tout ce qui crée du lien social
- L’engouement pour les produits de terroir
- L’interaction entre culture, loisirs et commerce
- Pistes pour améliorer l’attractivité :
- L’accessibilité reste essentielle
- Spécificité de l’offre et rapidité de renouvellement
- Propositions d’expériences procurant des satisfactions émotionnelles
- Thématisation à creuser
- Nouveaux formats de vente et complémentarité avec outils électroniques
- Stratégies
- Créer une identité d’où l’idée pour les villes moyennes de créer des fonctions de management de centre-ville pour assurer cohérence et concertation entre acteurs publics et privés.
- Améliorer les accès auto et prévoir possibilités de repos en zone piétonne.
- Construire des parcours pour les touristes en utilisant les appareils mobiles.
- Repenser les horaires d’ouvertures en fonctions de l’analyse des flux de consommateurs potentiels et des besoins locaux.
- Développer au niveau de chaque commerce une politique d’accueil de la clientèle et améliorer l’expérience vécue par le client : lien social, considération, émotions positives. Le contrat de base doit bien sur être respecté (qualité, prix, lisibilité et fluidité de l’offre)
- Recommandations diverses
- Penser à l’échelle du territoire (équilibre entre zones avec leurs commerces différents). Objectif : trouver la bonne complémentarité et la manière de jouer la différentiation.
- Comprendre les motifs primaires de venue du public: tourisme, résidents de proximité, loisirs, travail, démarches administratives. La consommation vient souvent en second. Objectif : s’adapter à ces flux (saisonnalité, horaires d’ouverture et jours d’ouverture)
- Développer la complémentarité avec le tourisme (concertation indispensable des acteurs sur types de clientèle, horaires et jours d’ouverture, modalités d’accompagnement)
- Veiller à la modération des loyers commerciaux car les commerces en capacité de payer les loyers sont souvent les enseignes (pour les centres villes qui peuvent offrir des surfaces suffisantes). A noter le paradoxe de certaines interventions publiques (tram, piétonisation, embellissement) qui font monter les valeurs locatives et ruinent l’avantage de l’augmentation du chiffre d’affaires pour le commerce indépendant).
- Existence d’un site national de rencontre collectivités/ commerçants en prélancement pour publier la liste des locaux vacants et trouver les commerçants en recherche d’implantation : villeetcommerce.fr ; Tarif proportionnel à la taille de la commune (600€ par an pour moins de 10 000 habitants)
- Conclusion
Le commerce de centre ville est résilient. Les acteurs public et privés doivent agir de concert avec la règle des 3 C : consensus + cohérence + concertation. Peu importe d’où vient l’idée, qui porte la bannière et qui gagne le plus pourvu que ce soit positif pour tous.Aucun des intervenants n’a laissé entendre que c’était facile. Mais il y a des réussites.
[1] Association présidée par Bernadette Laclais, députée de Savoie et Denis Badré, membre honoraire du Sénat, maire de Ville d’Avray, président fondateur de Centre-Ville en Mouvement. http://www.centre-ville.org/